Notre prochain Séminaire des Études mongoles (GSRL-EPHE-SEMS) se tiendra
Mardi 21 mai : Benedetta De Bonis (Marie Curie) de
15 à 17h :
De l’histoire au mythe. Les reines gengiskhanides dans la littérature et le cinéma occidentaux contemporains
Résumé:
« Le nom de Gengis Khan et de ses descendants a été associé pendant longtemps en Occident à la barbarie et l’Apocalypse. En 1867 encore, J. Down appelait « mongoliens » les sujets atteints du syndrome éponyme, qu’il liait à l’impact génétique laissé par les « Tartares » sur les Européens, suite aux viols de leurs femmes pendant les invasions médiévales.
Toutefois, un an auparavant, l’
Histoire secrète des Mongols venait d’être redécouverte. Cette chronique épique mongole du XIII
e siècle relate les gestes héroïques de Temüjin, à partir de sa jeunesse misérable, en tant qu’orphelin persécuté par les ennemis de son père, jusqu’à son triomphe, sous le nom de Gengis Khan, sur ses adversaires. Les nombreuses traductions de ce texte circulant entre l’Europe et les États-Unis ont conduit les chercheurs à une profonde réévaluation de figure de Gengis Khan. Héros national en Mongolie, le
Washington Post l’a d’ailleurs proclamé l’« homme du millénaire », en tant que père du monde moderne et de la mondialisation.
Cette revalorisation a également affecté notre vision des reines mongoles, longtemps influencée par les représentations négatives véhiculées par les récits de voyage des missionnaires médiévaux. Ceux-ci les avaient décrites comme des sorcières et des amazones perturbantes, impossibles à distinguer des hommes de leur horde. Au contraire, elles jouissaient d’une liberté inconnue de leurs voisines sédentaires et exerçaient une forte influence sur leurs époux. Sages et résilientes, elles pouvaient prendre part à la guerre, à la politique et au commerce, en ayant parfois la possibilité de choisir si et avec qui se marier.
Ce séminaire – donné dans le cadre du projet européen
WISE – porte sur la représentation de Gengis Khan et des femmes qui ont contribué à l’essor de son empire dans les réécritures littéraires et les adaptations cinématographiques contemporaines de l’
Histoire secrète des Mongols, produites en Europe occidentale et aux États-Unis. Il cherche à comprendre comment l’Occident, à une époque marquée par la décolonisation et les revendications féministes, a redéfini sa relation avec l’altérité culturelle et de genre. »
La séance aura lieu au Campus Condorcet, en salle 5.067 du bâtiment de recherche Nord (pour monter au 5e étage il est nécessaire de demander un badge à l’accueil en échange de sa carte d’identité).
Il peut également être suivi en ligne, voici le lien pour y accéder (et ci-dessous):
Lien d’accès visioconférence