Séminaire commun Programme « Religions et sociétés en Asie » et Axe « Interactions et créativités religieuses »

« Procédés de publication des écrits missionnaires chrétiens (catholiques et protestants) sur la Mandchourie, 2nde moitié du XIXe siècle »

Anne Dalles Maréchal (chercheure associée à la Bnf et membre associée au GSRL)   En 1838, le pape Grégoire XVI octroie aux Missions Étrangères de Paris le vicariat apostolique de Mandchourie. À partir de 1860 et à la suite du traité de Pékin, les missionnaires protestants accompagnent les navires britanniques. Plusieurs mouvements protestants évangéliques se côtoient alors principalement au sud de la Mandchourie. Au nord de l’Amour, à la suite de l’invasion russe du Nord de la Chine, les traités d’Aïgoun (1858) puis de Pékin (1860) octroient les parties au nord du fleuve Amour et à l’est du fleuve Oussouri à la Russie ; côté russe, ce sont les prêtres russes orthodoxes qui dirigent les missions chrétiennes. Les missionnaires côtoient en Mandchourie des populations variées : Mandchous, Mongoles, Toungouses, Han, Coréens et Russes – autant de populations aux pratiques religieuses uniques qui sont au cœur des écrits missionnaires. Parmi ces écrits, certains sont publiés dans les périodiques missionnaires, ce que je propose d’explorer dans cette présentation. Leur dimension éditoriale réside principalement dans l’importance d’un auditoire à prendre en compte de façon à susciter aussi bien des vocations que des donations. Ce travail de publication et d’édition donne aux périodiques une sorte de biographie spécifique qui permet de mettre en avant les enjeux de ces ouvrages.

« L’ethnographe affecté. Itinéraire thérapeutique et observation participante en Mongolie »

Grégory Delaplace (EPHE, GSRL)   Cette présentation posera les premiers jalons d’une réflexion auto-ethnographique sur un itinéraire thérapeutique suivi pendant plusieurs années en Mongolie (de 2008 à 2019), auprès de chamanes et autres spécialistes rituels, pour faire face à l’aggravation continuelle d’affections cutanées. Alors que diverses hypothèses étiologiques liaient ces symptômes à différentes sortes de « pollution » (buzar), plusieurs mesures étaient prises pour y remédier, jusqu’à un rituel d’exorcisme, spectaculaire et (relativement) efficace, conduit en 2019 alors que la situation semblait désespérée. La description de cette trajectoire sera l’occasion de s’interroger sur les conditions de l’efficacité rituelle, d’une part (suffit-il de croire à l’efficacité d’un rituel pour résoudre les causes supposément psychosomatiques d’une maladie ?), mais d’autre part, plus largement, sur les conséquences parfois sous-estimées de la méthode emblématique de l’anthropologie sociale et culturelle, l’observation participante. L’ethnographe affecté apprend souvent à ses dépens qu’on ne choisit pas toujours ce à quoi l’on participe effectivement en s’engageant sur ce chemin.   Les organisatrices, Marie-Dominique Even (mdaeven@gmail.com) Ling Fang (ling.fang@cnrs.fr) Detelina Tocheva (tocheva.detelina@gmail.com) Virginie Vaté (Virginie.VATE-KLEIN@cnrs.fr)
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