Séminaire commun « Atelier Eurasie centrale » – « Les partis politiques musulmans : un vecteur de sécularisation ? »

La 10e séance de l’Atelier Eurasie centrale 2024-25 du GSRL à l’EPHE aura lieu le mardi 27 mai 2025, de 11h00 à 13h00, au bâtiment recherche Nord du campus Condorcet, 14 cours des Humanités, 93300 Aubervilliers (métro Front populaire), en salle 5.001 (cinquième étage) — ainsi qu’en ligne via le lien : https://cnrs.zoom.us/j/92220345292?pwd=2yclF7ZmfNjSGOVNAODSxQLcQBEuMn.1

NB – Les personnes présentes sur site mais ne disposant pas d’un badge du campus sont invitées à demander un passe à la réception, afin de pouvoir accéder aux ascenseurs.

Séance commune avec le séminaire du GSRL « Partis politiques musulmans : un vecteur de sécularisation ? »

Nous y écouterons une présentation de Stéphane Dudoignon (CNRS/GSRL) intitulée :

Partis politiques musulmans : un outil pour penser l’indépendance au milieu des empires (au Turkestan oriental, de 1933 à 1949)

Au cours de la première moitié du xxe siècle, l’histoire de l’Asie centrale est marquée par une succession de mouvements de réforme et de modernisation pensés comme voies de sortie des colonisations chinoise et russe. Lettrés et religieux musulmans — auxquels la disparition des cours princières, le développement de la philanthropie et l’expansion des écoles et des madrasas confèrent des moyens et une liberté nouveaux — s’organisent en sociétés secrètes. Celles-ci servent bientôt de modèles aux organisations et partis politiques qui fleurissent après la dissolution des empires (dès 1912 en Chine, 1917 en Russie). Quatre moments en particulier ont laissé une mémoire vive dans la région et dans ses diasporas : l’Autonomie de Kokand de l’hiver 1917–18 (au sud du Turkestan russe) et celle dite de l’Alash en 1917-20 (sur le territoire de l’actuel Qazaqstan), qui ont-elles-mêmes inspiré deux Républiques islamiques du Turkestan oriental (celle de Kashghar en 1933–34 et celle de Ghulja en 1944–49). Ces dernières, sur lesquelles nous nous attarderons, se différentièrent par la diversité de leurs protagonistes (partisans mais aussi adversaires de la Loi islamique) ainsi que par leur dépendance de l’aide soviétique (laquelle favorisa une sécularisation de leur discours et de leur pratique). Jusqu’à 1946, leurs figures centrales restent cependant celles d’oulémas, dont nous verrons pourquoi l’URSS de Staline et le NKVD de Beria ont pu chercher à faire leurs agents — avant de voir comment les mémoires que ces religieux ont laissées de leur action a pu, jusqu’à nos jours, confessionnaliser le souvenir de ces expériences de l’indépendance.

Au plaisir de vous rencontrer à cette occasion,

Stéphane Dudoignon, Agathe Guy, Léo Maillet, Lina Tsrimova

Atelier Eurasie centrale
Groupe Sociétés, religions, laïcités
PSL/Ecole pratique des hautes études
14, cours des Humanités - 93300 Aubervilliers