Giammarco Mancinelli
Doctorant
Thèmes de recherche
- pluralisme religieux en Europe
- Islam
- Secondes générations
- Italie
- Laïcité
Giammarco Mancinelli est né à Mantoue, Italie, en 1994. Il a étudié Philosophie et science de la religion auprès l’Université de Trento jusqu’au 2017, année de sa licence. En 2018 il s’inscrit, à Trento, au Master2 de Philosophie et langage de la Modernité. Pendant le Master, il fréquent une programme Erasmus de six moins à l’EPHE de Paris. Après le Master, terminé avec un mémoire sur le Multiculturalisme Libérale, et après une période d’enseignement auprès une école locale, il devient Doctorant de l’EPHE sous la direction de Philippe Portier et membre du GSRL. Le projet de thèse concerne l’expérience intra et intergénérationnels des musulmans grandit en Italie par des parents grandit en pays à majorité musulmane. En 2023 il signe un pacte de cotutelle avec l’Université de Padova en Italie sous la direction de Stefano Allievi.
Pendant l’a.a. il s’est engagé dans une période de terrain sur le nord Italien envisagé à la collecte de matériel empirique (sous forme d’entretien biographiques) pour sa thèse.
Son projet de thèse concerne l’expérience intra et intergénérationnels des musulmans grandit en Italie par des parents grandit en pays à majorité musulmane. Dans le cadre des transformations de la société et de la laïcité italienne face à l’émergente multiculturalisme, l’Islam a depuis longtemps fait débattre, au niveau formels et informels, sur sa place et légitimité dans l’espace public italien. Au milieu des défis et possibilités que le nouveaux citoyens (citoyens au moins de facto) partagent avec les pairs autochtones, pendant leurs parcours d’intégration dans le marché social, de la formation e du travail, certaines musulmanes ont connu des lieux de socialisation et solidarité inconnue aux plus. S’agit souvent de lieux d’agrégation liée aux mosquées fondées par les premières générations, où l’Islam devient matière d’étude, ainsi qu’objet de débat au foyer de la réflexion amicale autour des thématiques de l’identité, de pairs non musulmans et de l’ethnicité des parents. A la suite de ces expériences certaines ont connu de chemins de citoyenneté active, succès formative, succès politique, protagonisme urbaine, qui débordent les attentes d’un regard habitué à penser l’enfant d’immigré comme immigré de seconde génération (plutôt que comme nouveau italien) et l’Italie comme pays à monoculture. Une monoculture où certains espaces, notamment ceux publics, visibles et de responsabilité, sont prérogative des autochtones.
On est, peut-être, face à celle que Stefano Allievi en 2009 a défini « l’émergence d’une bourgeoisie islamique italienne », qui émerge, à la foi : d’une pluralisation et polarisation des positions interne à l’hétérogénéité islamique italien (notamment entre islam ethnique et de-ethnicisé) ; d’une génération qui pense soi-même comme italienne (et pas de passage) et qui prend place à chez-soi. Au niveau social, cette nouvelle force semble réussir dans un repositionnement, plus central et convenable, de l’Islam dans l’espace public.
La participation à l’Islam organisé n’est pas représentative des tous les musulmans en Italie, mais montre bien : qu’une communié religieuse active au niveau social peut encore aujourd’hui avoir un rôle positif dans cette modernité ; que l’Islam, précisément le visible et public, n’est pas seulement compatible mais aussi en certaines cas utile au bien-être social de l’Italie Européenne ; que des parcours d’Islam et d’italianité nouveaux sont possibles et en cours, en direction d’un Islam italien et autochtone.