Jean-Luc Lambert

Maître de conférences EPHE, Ve section
Directeur du Centre d’Études Mongoles et Sibériennes (EPHE).

Thèmes de recherche

  • Réception et réappropriation du christianisme orthodoxe dans les minorités non-slaves de Russie
  • Gestion et représentation de l’histoire des minorités autochtones
  • Chamanismes sibériens
  • Etude comparée des épopées et des pratiques épiques en Sibérie

Après une thèse en anthropologie centrée sur l’analyse comparée des rituels dans les sociétés samoyèdes et ob-ougriennes (ouest Sibérien) soutenue à Paris X-Nanterre, Jean-Luc Lambert a consacré en 2002-2003 une monographie au chamanisme nganassane, un petit peuple nord-samoyède de l’Arctique réputé pour son « grand chamanisme ». Dans les années 1990, il a vécu près de deux ans en Russie afin de mener de multiples enquêtes sur le terrain nganassane et de travailler dans les archives.

Les sociétés sibériennes sont intégrées dans l’espace politique russe depuis des siècles et les plus occidentales d’entre elles entretiennent des échanges économiques avec les Russes depuis près de mille ans. Il serait ainsi illusoire de les étudier en niant ce contexte socio-politique et la question des interactions avec le monde russe doit donc être posée. Les stratégies autochtones d’adaptation ont été variées, certains groupes sibériens, comme les Nganassanes, ont opté pour une solution privilégiant un isolement relatif tandis que d’autres n’ont pu, en raison de leur situation géographique, que se confronter au monde russe, les Ougriens de l’Ob en sont le meilleur exemple. Et c’est précisément dans ces groupes ob-ougriens que le « renouveau religieux » est le plus tôt attesté en Sibérie, avec de spectaculaires « fêtes de l’ours » organisées dès la perestroïka sur le modèle de celles effectuées du XIXe siècle jusque dans les années 1930.

Pour pouvoir analyser ces systèmes de rites et de représentations locaux, Jean-Luc Lambert a ainsi choisi de les appréhender dans la durée et il s’intéresse en particulier à leurs transformations depuis le XVIIIe siècle. En Russie, la question de l’impact de la colonisation et des campagnes d’évangélisation sur les systèmes religieux locaux, et plus largement celle des interactions politiques et religieuses entre les Russes et les peuples non-slaves animistes, n’a été que très peu étudiée. Pourtant, à l’analyse, ces questions sont essentielles.

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