L'enseignement privé dans l'entre-deux-guerres.

Sara Teinturier soutiendra sa thèse,

« L'enseignement privé dans l'entre-deux-guerres. Socio-histoire d'une mobilisation catholique »

présentée devant le jury composé de : Mme Magali Della Sudda, chargée de recherches au Centre Émile Durkheim, CNRS-Sciences Po Bordeaux ; M. Frédéric Lambert, professeur à l'Université de Rennes 1 ; M. Philippe Portier, directeur d'Etudes à lEPHE , EPHE-GSRL (directeur de thèse) ; Mme Rebecca Rogers, professeur à l'Université Paris 5 (rapporteur) ; M. Christian Sorrel, professeur à l'Université Lyon 2 (rapporteur).

La soutenance se déroulera le 28 février 2013 à 14h, à la Faculté de Droit et Science politique de l'Université Rennes 1, en salle des Conseils.

Résumé

Dans la France de l'entre-deux-guerres, les catholiques ne cessent de revendiquer une prise en charge financière de leurs établissements scolaires, dont la situation matérielle s'avère singulièrement précaire. L'enseignement privé catholique subsiste grâce à ses enseignants, subsumant leurs conditions de travail au nom de leur foi. La doctrine affirmée de l'Église catholique en matière d'éducation et l'acceptation des rôles prescrits dans l'institution sont les clés essentielles du maintien du réseau éducatif catholique. Cette revendication s'accompagne d'un militantisme polymorphe. Aux tenants de la réalisation de l'unité catholique, qu'elle soit en opposition au régime politique ou s'inscrivant dans la légalité républicaine, s'adjoint une troisième posture, encore marginale, d'insertion du catholicisme dans la modernité. Rejet ou acception de l'école publique, définition et rôle de l'enseignement privé, signalent ce qui se joue au sein du champ ecclésial : l'acceptation ou non de la pluralisation de la société française et de l'opinion catholique. Dans les années 1920, domine la configuration d'un cléricalisme éducatif, utopie d'une société chrétienne dont l'école catholique serait le fer de lance. Les années 1930 sont l'objet d'une reconfiguration paradoxale : alors que l'épiscopat reprend l'initiative en créant un Comité national de l'enseignement libre en 1931, la décléricalisation de l'action catholique est confirmée. Ce faisant, le militantisme catholique, qui a permis le maintien des écoles, participe en même temps de la politisation de l'espace ecclésial et, in fine, de sa sécularisation.
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