Programme du GSRL pour la période 2014-2018
Responsables : Séverine Mathieu & Vincent Delecroix
Le programme « Imaginaires » s’inscrit dans la continuité du travail effectué lors du contrat 2010-2013 et qui a regroupé des chercheurs du GSRL, en sociologie, histoire, anthropologie et philosophie, autour de la question de la place et du rôle des représentations religieuses dans la construction des imaginaires collectifs au sein des sociétés modernes. Car il ne s’agit pas seulement d’observer et d’évaluer l’affaiblissement éventuel de la capacité des représentations religieuses à informer la vie sociale comme les structures politiques, les mutations qui les affectent dans la modernité et la manière dont les religions elles-mêmes s’y rapportent, les conservent, les font valoir dans l’espace public ou même les reconstruisent : cette question fournit aussi évidemment un analyseur pertinent des phénomènes de sécularisation qui informent et bouleversent, au sein de ces sociétés, les représentations collectives comme les représentations individuelles, qui affectent le rapport à soi des individus comme les formes sociales ou politiques dans lesquelles ils agissent et discutent. À la lumière de cette question, il est donc aussi possible d’examiner de façon critique les conceptions diverses de la sécularisation elle-même, comme « mondanisation » des représentations religieuses, comme leur liquidation pure et simple ou comme construction d’imaginaires nouveaux ayant une force structurante et auxquels les traditions religieuses peuvent éventuellement fournir une contribution. En 2011, il a été décidé de faire participer ce programme au Labex Hastec, dont un des programmes collaboratifs, « Savoirs scientifiques, savoirs religieux, savoirs sociaux » (N°2) est animé par Denis Pelletier. L’un des objectifs de cet axe est d’interroger dans la longue durée la notion même de science religieuse, à partir d’études empiriques, entre savoirs religieux qui disent la vérité sur le monde et savoirs scientifiques qui disent la vérité sur le religieux. Dans cette interrogation, la notion d’imaginaires a toute sa place et c’est pourquoi les membres de ce programme intégreront, pour les prochaines années, leur réflexion à celle de ce Labex. Le programme prend ainsi dans le nouveau contrat la forme plus souple d’un programme transversal, traversant les autres axes de recherche, tout en conservant le groupe de travail déjà constitué. Dévolue d’une part à établir une première synthèse des travaux exposés sous la forme d’une journée d’études, cette forme, d’autre part, permettra d’ouvrir les séances aux problématiques et aux thématiques développées dans les autres programmes, que ce soient celles du pluralisme et de la laïcité ou celles du genre, en les reliant ponctuellement à notre question centrale.