Axe transversal – « Genre, religions, sécularisations »

présentation

L’axe transversal Genre, Religions et Sociétés propose de prolonger la réflexion amorcée déjà depuis plusieurs années au sein du GSRL et désormais en pleine expansion internationalement, comme en témoigne la littérature académique (1) . Ces travaux concernent autant l’histoire que l’anthropologie, la science politique, la sociologie et tendent à s’étendre à d’autres disciplines comme le droit et la géographie ou encore les sciences de la communication. Sont abordées les dimensions genrées des faits religieux au sein des sociétés et les différentes formes de sécularisation (ou de « désécularisation ») et de laïcisation dans les domaines que les normes religieuses régulaient ou régulent encore totalement ou en partie. Sont également interrogées les modalités internes des mondes religieux et leurs changements en interaction avec les évolutions des relations de genre dans des contextes socio-politiques spécifiques de plus en plus connectés. La notion de « religions » est entendue dans ses acceptions sociales les plus larges : -faits religieux concernant les institutions (dans leur hétérogénéité) et leurs interactions avec les différentes formes de modernités et de sécularisation ; -« religion par le bas », « religions vécues » (qui convoquent notamment les concepts d’agency et d’empowerment) -formes non institutionnelles de religiosité ; -mutations de symboliques religieuses, spiritualismes et nouvelles spiritualités… Sur chacun de ces terrains, les questionnements ouverts dans cet axe porteront sur les changements sociétaux et religieux liés au genre (passés ou présents) : l’évolution des discours et des normes, l’accroissement ou la remise en cause des libertés sexuelles, les espaces de mixité sexuée..... Ils porteront également sur les mobilisations et débats féministes et LGBT+ internes ou externes aux mondes religieux. Il s’agira également d’explorer les nouvelles approches en sciences sociales liées à ces questions et à leur déploiement en contexte d’ « ultra modernité » (interrogation sur les féminités et masculinités, binarité/non-binarité, transidentités...). Plusieurs approches de genre seront convoquées pour aborder les faits religieux et leurs interactions avec les modernités sociales et culturelles. Le concept de genre met à distance les explications naturalisées ou invariantes de la différence des sexes ou des essences féminines ou masculines, tout en en montrant leurs ressorts et leurs significations ou leurs instrumentalisations. Il met en lumière les processus de construction de ces notions, leur variabilité dans le temps et dans l’espace géographique, la fluidité et l’instabilité de leurs significations, de leurs portées idéologiques. Peuvent ainsi être analysées les normes de féminité et de masculinité, les diverses évolutions des catégories de féminin, de masculin ou de « troisième sexe », la place et les rôles assignées, les normes de sexualité et d’institutionnalisation des couples de même sexe, le rapport à la reproduction et aux droits reproductifs … Les questions de genre sont aussi un révélateur-clé de mutations et recompositions politiques et religieuses en contexte de pluralisme. Elles deviennent un enjeu majeur des mobilisations néoconservatrices dans des contextes politico-historiques divers, les populismes d’Europe post communiste, les réactions conservatrices en Europe de l’Ouest comme sur le continent américain...L’axe questionnera ainsi les offensives politiques et juridiques menées contre l’égalité de genre, la citoyenneté sexuelle et les droits reproductifs. Cet axe a plusieurs objectifs : - recouper et rendre visibles les données sur le genre recueillies par des recherches de façon parcellaire au sein du GSRL concernant plusieurs aires géographiques, plusieurs mondes confessionnels ; - mettre en relation ces études de cas avec la production scientifique internationale à travers des invitations de chercheuses et chercheurs, ou des ateliers théoriques autour d’œuvres majeures ; - procurer un espace d’échanges et de réflexion pour les doctorant.e.s et jeunes docteur.e.s du GSRL qui croisent ces dimensions de genre dans leurs travaux.   (1) notamment la revue Religion and Gender fondée en 2011 et des numéros spéciaux religion des revue en études en genre