30 avril 2020 – Projet de recherche GSRL sur les enjeux liés à l’islam face au coronavirus

  [caption id="attachment_17046" align="aligncenter" width="468"] © Reuters[/caption]     Mémo de fonctionnement  

Chers amis,

 

Voici ce que nous vous proposons comme mode de fonctionnement : nous sommes cinq chercheurs (Pierre-Jean Luizard, Thierry Zarcone, Stéphane Dudoignon, Franck Fregosi, Bayram Balci) qui devraient former une sorte de comité de rédaction. Cela nous permettrait de faire des notes régulières chacun sur son terrain et d’ouvrir à des contributeurs extérieurs nos colonnes après un avis favorable du comité. Nous les mettrons aussitôt en ligne sur le site du GSRL. Et nous verrons à la rentrée si cela rend possible la publication en ligne en pdf des contributions. Tout ceci en vue d’un séminaire commun que nous espérons à la fin de cette année où nous pourrions échanger nos visions et définir des problématiques communes. Les contributions extérieures sont à envoyer à luizardpj@wanadoo.fr ou antoine.vermande@ephe.psl.eu

 

Amitiés à tous.

 

Pierre-Jean Luizard

   

« La loi des Hommes doit-elle prévaloir sur la loi de Dieu ? La concomitance de la pandémie de coranavirus et du mois de ramadan pose la question de façon inédite pour de nombreux musulmans. Rarement les enjeux théologiques auront été autant mêlés à d’autres, politiques, sociaux et culturels, dans les réponses des uns et des autres. Une fois encore, la différence entre sunnisme et chiisme est manifeste :  la plupart des autorités religieuses chiites ont fait du confinement une « obligation religieuse » et ont annulé les rassemblements, appelant à prier chez soi. Le Hezbollah libanais a même fait de l’obéissance aux médecins et aux aide-soignants (à condition qu’ils soient musulmans) un devoir religieux. Cette sacralisation des autorités sanitaires se retrouve chez les communautés musulmanes en position minoritaire, comme l’illustre le CFCM en France. Côté sunnite, les réponses sont beaucoup plus clivées : le rapport au pouvoir est ici prédominant. Tandis que les autorités religieuses officielles mettent le confinement en avant, nombreux sont les acteurs et des secteurs entiers de la société qui le refusent au nom de la primauté de la loi religieuse. Ce refus va souvent de pair avec une opposition au pouvoir en place. Une partie des salafistes profite de ce contexte pour y voir un « châtiment de Dieu » et les djihadistes de l’Etat islamique n’hésitent pas à adopter une attitude revancharde voyant le virus comme un « soldat de Dieu » du fait qu’il frappe d’abord les pays occidentaux qui l’ont détruit provisoirement (Etats-Unis, GB, France, Italie…). Le ramadan permet un concentré d’attitudes à analyser en rapport avec la pandémie. Nous proposons  un focus sur les directions religieuses officielles (Al-Azhar, Diyanet…) ; un second sur quelques intellectuels musulmans influents ; un troisième sur quelques medias islamistes ; enfin, on s’intéressera aux groupes confrériques. Ce sera l’occasion de mettre en lumière les différentes attitudes envers les prières collectives, les visites aux tombeaux de saints, les pèlerinages notamment. Le décalage entre le discours des autorités et celui des simples pratiquants (musulmans comme catholiques) est intéressant à souligner. Des entretiens avec de simples croyant(e) sont les bienvenus ».

  Projet proposé par Pierre jean Luizard, Thierry Zarcone, Bayram Balcı, Stéphane Dudoignon, Franck Frégosi  

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