« Les partis politiques musulmans : un vecteur de sécularisation ? » – séance 5 : Partis musulmans, sécularisme, et sécularisation en Inde

La 5e séance du séminaire « Partis politiques musulmans : un vecteur de sécularisation ? » de l’Axe Islam : doctrines, sociétés, politiques du GSRL aura lieu le mardi 11 février 2025, de 14h00 à 16h00, au bâtiment recherche Nord du campus Condorcet, 14 cours des Humanités, 93300 Aubervilliers (métro Front populaire), en salle 5.001 (5e étage) — et en ligne via le lien :

https://cnrs.zoom.us/j/91387676058?pwd=8owhNIg3d6H7lptqOfYvkIfo2DGaqo.1 (Code d’accès : M3XQ7A.)

Les personnes souhaitant assister au séminaire sur site mais ne disposant pas d’un badge du campus sont invitées à demander un passe à la réception.

Nous y écouterons :

Julien LEVESQUE (Université de Zurich et CNRS/GSRL) intervenir sur le thème :

Partis musulmans, sécularisme, et sécularisation en Inde : le cas d’AIMIM, du « communalisme » au sécularisme

"Au cours des années 2010 en Inde, le parti AIMIM, originellement ancré dans la ville de Hyderabad au sud du pays, s’est affirmé à l’échelle nationale en espérant se placer comme porte-parole principal d’une minorité musulmane marginalisée par le pouvoir nationaliste hindou. Le changement d’échelle de ce parti, historiquement opposé au projet d’Inde unifiée séculariste porté par le parti du Congrès, s’est accompagné de nombreuses critiques. En particulier, AIMIM est accusé de faire le jeu du nationalisme hindou en profitant de la polarisation entre hindous et musulmans, et donc de participer à l’affaiblissement du modèle séculariste indien.

Ce régime institutionnel garantissant des droits minoritaires spécifiques est entendu par ses défenseurs à la fois comme l’expression et la garantie de la tolérance religieuse au sein de la société indienne. Or AIMIM s’inscrit dans une histoire plus globale d’adhésion des partis musulmans indiens au sécularisme indien, adhésion résultant d’une part des protections juridiques apportées par le sécularisme, et d’autre part de ce que le sécularisme indien ne requiert pas de sécularisation au sens de retrait du religieux de la sphère publique.

Cette présentation propose une réflexion sur le rapport au sécularisme et à la sécularisation des partis musulmans indiens à partir du cas d’AIMIM. Nous chercherons à analyser le rapport au religieux du parti AIMIM pour mettre en lumière ses évolutions et son adaptation au sécularisme indien, et évaluer la thèse selon laquelle c’est la possibilité de non-sécularisation qui permettrait l’adhésion des partis musulmans au sécularisme.

Nous reviendrons dans un premier temps sur les termes du débat politique indien concernant la pluralité religieuse, et en particulier l’opposition entre « sécularistes » et « communalistes ». Nous nous pencherons ensuite sur les prises de position d’AIMIM à différents moments historiques pour cerner l’évolution du contenu idéologique porté par le parti. Nous aborderons enfin le positionnement d’AIMIM au sein des débats publics contemporains concernant la représentation des musulmans indiens, comme l’enjeux des inégalités de caste, du droit personnel, ou de la réforme des waqf."

Au plaisir de vous retrouver à cette occasion,

Stéphane Dudoignon