La « conversion » écologiste de l’Eglise catholique en France : sociologie politique de l’appropriation du référent écologiste par une institution religieuse
[caption id="attachment_5340" align="alignnone" width="276"] ©assiseschretiennes.fr[/caption]
Soutenance de thèse de Ludovic Bertina - 27 septembre 2017
« La « conversion » écologiste de l’Église catholique en France : sociologie politique de l’appropriation du référent écologiste par une institution religieuse »sous la direction de Philippe Portier.
Résumé
La publication de l’encyclique Laudato Si’ a contribué à la médiatisation du processus de « conversion » de l’Église catholique à l’écologie. Par l’analyse de ce mouvement dans le contexte français, nous entendons isoler les effets structurels de l’intégration du référent écologiste sur une institution religieuse. Trois niveaux d’analyse sont ici adoptés : un niveau philosophique qui traite du discours papal sur l’écologie, un niveau individuel qui s’intéresse à l’identité des militants, et un niveau institutionnel qui évalue la portée du mouvement catholique en faveur de l’écologie. À chacun de ces échelons, l’Église catholique adopte une posture d’accommodement, en mettant l’accent sur la nécessité d’une spiritualisation des enjeux écologistes, qui valorise la relation au détriment de l’individualisme. Légitimé par le Vatican, le mouvement catholique écologiste s’organise ainsi autour d’initiatives locales sous le contrôle bienveillant et souple d’une minorité épiscopale. Cette autonomie acquise par les militants n’affaiblit cependant pas la hiérarchie, certains acteurs trouvant un avantage à perpétrer l’image d’une institution susceptible de répondre aux incertitudes engendrées par nos sociétés. La « conversion » de l’Église à l’écologie génère donc un double mouvement d’individualisation de l’engagement militant et d’implication institutionnelle dans les controverses écologistes. Ce mouvement contraire favorise, assurément, l’institutionnalisation de l’écologie. Mais cette « conversion » ne sera effective que si l’Église s’inscrit dans une quête de cohérence, où le maintien d’une ligne politique sera aussi décisif que la valorisation d’une spiritualité écologiste. Mots-clés : Ecologie politique, Catholicisme, Religion, Mobilisations sociales, Institutions et organisations, Ethique environnementaleAbstract
The publication of Pope Francis’ encyclical Laudato Si' contributed to the exposure of the Catholic Church’s “conversion” to ecology. By analysing this emerging movement in the French context, we want to single out the structural effects of the assimilation of environmental concern by a religious institution. Three levels of analysis will be followed: a philosophical, an individual and an institutional one. The first step will evaluate the papal line on ecology, the second will focus on the identity of Catholic ecologist activists, and the third one will assess the scope of the Church’s ecological movement. On each of these aspects, the Catholic Church reach a compromise with postmodern society, emphasizing the need for a spiritualization of ecological stakes, which values relationship at the expense of individualism. Legitimized by the Vatican, the Catholic ecological movement is organized around local initiatives under the soft control of the episcopate. However, this autonomy acquired by the activists doesn’t weaken the hierarchy of the Church, since militants find an advantage in preserving the image of an institution capable of responding to the uncertainties caused by our societies. The Church “conversion” to ecology thus generates an individualization of militant commitment along with institutional involvement in environmental controversies. These contrary motions certainly promote the institutionalization of environmental concern. Nevertheless, this “conversion” will only be effective if the Church is incorporated within the framework of a quest for greater consistency, where policy making will be as important as the value of spirituality.Composition du Jury :
Mme Céline BERAUD, Directrice d’études à l’EHESS. M. Dominique BOURG, Professeur à l’Université de Lausanne (rapporteur). M. Vincent DELECROIX, Directeur d’études à l’EPHE. M. Philippe PORTIER, Directeur d’études à l’EPHE (directeur de thèse). M. Bruno VILLALBA, Professeur à AgroParis Tech, (rapporteur). M. Jean-Paul WILLAIME, Directeur d’études à l’EPHE.Lieu et horaire
- Ecole Pratique des Hautes Etudes
- 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris,
- Escalier E, 1er étage,
- salle Gaston Paris, D064.
Pour des raisons de sécurité, je vous remercie de bien vouloir prévenir de votre présence (ludovic.bertina(a)gmail.com) et de vous munir d’une pièce d’identité.