Axe « chiisme »
Dans l’islam chiite un vaste et profond renouvellement s’est opéré dans le champ intellectuel à la suite de la Révolution islamique iranienne. Il se manifeste notamment par le renouvellement des doctrines de l’autorité, par la reconstruction de la pensée religieuse, ainsi que par l’élargissement du cadre du droit islamique.
Au nom de la nécessité d’appliquer la loi islamique, l’ayatollah Khomeiny a conçu et incarné une innovation radicale dans le droit et dans la doctrine de l’autorité chiites, rapprochant la fonction du juriste religieux de l’autorité du Prophète de l’islam (théorie de la velâyat-e faqîh, « guidance du juriste »).
En introduisant de façon centrale la question de l’État dans le droit islamique (fiqh) chiite, et en mettant en pratique sa vision, le fondateur de la République islamique iranienne a entraîné l’essor de la théorie politique chiite.
Cependant, l’innovation doctrinale de Khomeiny n’a pas seulement provoqué l’essor des théories politiques. Elle a aussi soulevé des objections et un rejet sans appel parmi les juristes les plus éminents, qui récusent la légitimité des théories positives de l’État et qui font valoir leurs arguments sous la forme concise de l’avis juridique.
Les recherches des prochaines années de l’axe « chiisme » du programme du GSRL « Islam, politiques, sociétés » seront surtout consacrées au renouvellement des doctrines de l’autorité induit par l’institutionnalisation de la théorie de l’ayatollah Khomeiny.
Le séminaire hebdomadaire à l’EPHE (« Le renouvellement du paysage intellectuel chiite depuis la Révolution islamique iranienne ») sera le lieu privilégié de ces recherches.