La vie, l’œuvre et l’influence de la pensée de Ma Qixi (1857-1914), lettré musulman chinois du Gansu

Le 28 juin 2016, dans le cadre du séminaire commun des axes : "Religions et sociétés en Asie" et "Islam, politiques, sociétés", Marie-Paule Hille (Post-doctorante post-doctorante du LabEx HASTEC, GSRL) et Wang Huayan (post-doctorante au GSRL) interviendront sur :
La vie, l’œuvre et l’influence de la pensée de Ma Qixi (1857-1914), lettré musulman chinois du Gansu
Résumé de la communication
Ma Qixi est un lettré chinois musulman originaire de Taozhou (/Lintan), petite bourgade marchande du Gansu méridional. Saint fondateur de la confrérie soufie du Xidaotang, il a initié en son sein un modèle socio-économique collectiviste et un réseau marchand avec les populations tibétaines qui seront amenés à se consolider durant toute la première moitié du XXe siècle. Né en 1857, Ma Qixi fait partie de cette génération de musulmans profondément marquée par les révoltes musulmanes qui secouent le Nord-Ouest de la Chine dans les années 1860-1870 puis en 1895. Nous décrirons dans un premier temps le milieu religieux, social, culturel et intellectuel dans lequel ce lettré a façonné sa vision de l’islam chinois. Nous essaierons de comprendre la pluralité des ressources et des compétences qui ont été au fondement de sa pensée religieuse. À travers des exemples précis, tirés du corpus des seize sentences parallèles composés par Ma Qixi, nous essaierons de rendre compte de la complexité de ses écrits et de la porosité de ses univers de référence (islamique, confucéen, bouddhiste, taoïste). Nous réfléchirons à la réception et à la portée que pouvait avoir ce genre d’expression littéraire dans et en dehors de sa communauté. En dernier lieu nous nous intéresserons à l’usage, parfois politique, de la pensée du Saint fondateur dans les écrits d’un intellectuel du Xidaotang, Ding Zhengxi (1911-1968), dans le contexte bien particulier de la montée du nationalisme.

***

Marie-Paule Hille, post-doctorante du LabEx HASTEC (Laboratoire d’Excellence – Histoire et anthropologie des savoirs, des techniques et des croyances) et rattachée au GSRL, travaille actuellement sur un projet de recherche intitulé « Savoir et croire au sein d’une communauté musulmane de langue chinoise (fin XIXe siècle à nos jours) ». Dans le cadre de cette recherche, elle a publié un article en anthropologie religieuse « Le Maître spirituel au sein du Xidaotang. Enquête sur la reconnaissance d’une autorité sainte en islam soufi chinois (Gansu) » (ASSR n°173, janv.-mars 2016). Elle a également co-édité un ouvrage dans lequel elle rend compte des résultats d’une enquête en histoire et anthropologie économique sur les activités marchandes de la communauté musulmane du Xidaotang (Muslims in Amdo Tibetan Society, Lanham, Lexington Books, 2015).   Wang Huayan, post-doctorante rattachée au GSRL, travaille actuellement sur un projet de recherche intitulé « Croire et faire croire : construction des savoirs autour de la rénovation récente du temple de Cui Fujun en Chine du Nord ». Avec Guillaume Dutournier (Maître de conférence à l’EFEO), elle a présenté « Savoir écrire, savoir traduire, savoir redire : la coordination des tâches dans la reconstruction d’un temple à Changzhi (sud-est du Shanxi) » dans le cadre du colloque international intitulé « Vieux maîtres et nouvelles générations de spécialistes religieux aujourd’hui en Chine : ethnographie du quotidien et anthropologie du changement social », organisé par le Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative, Université Paris Ouest Nanterre La Défense, du 24 au 25 mars 2016.  
Lieu et horaire
  • Mardi 28 juin 2016
  • 10h-12h30
  • GSRL, site Pouchet, salle 124