Axe transversal – Interactions et créativités religieuses : perspectives anthropologiques
thématiques
Les dynamiques d’interactions et de créativités religieuses que nous observons sur nos terrains nous incitent à effectuer une analyse de ces phénomènes au plus près des acteurs et de leurs pratiques. Pour les aborder, la dimension comparative, si importante pour la démarche anthropologique, nous invite à ne pas limiter nos échanges à une seule aire culturelle ou à une seule confession mais bien à tenter d’explorer les différentes formes d’expression et de créativité religieuses en les mettant en perspective les unes par rapport aux autres. En effet, c’est par le croisement et la comparaison des différents terrains des chercheurs du GSRL (et d’ailleurs) que peut s’élaborer une réflexion collective sur ces thématiques. Nous entendons ainsi contribuer aux divers débats théoriques sur les transformations du religieux et ses implications formelles, économiques et politiques.
Forts du résultat de deux ans de fonctionnement sous l’exercice quinquennal précédent, nous poursuivons les activités de l’axe lors de ce quinquennal 2019-2023 sous une forme d’organisation similaire. Au travers de matériaux empiriques et d’analyses comparées, nous développons nos réflexions sur les christianismes (protestantisme, catholicisme, orthodoxie) en tant que tels et sur les situations de tension et de dialogue entre plusieurs formes religieuses (christianisme, chamanisme, islam, bouddhisme, nouvelles spiritualités…) auxquelles sont confrontés les acteurs et les pratiques. Nous accordons une attention particulière aux contenus de ces pratiques, ainsi qu’à la créativité et à la multiplicité des interprétations accordées à ces pratiques. Nous ne négligeons pas pour autant d’aborder les enjeux politiques, économiques et sociaux sous-jacents à ces interactions du religieux.
En 2019, nous avons lancé le projet de recherche « Marquer l’espace par le religieux : une étude comparée de la présence de l’Eglise orthodoxe russe en Russie et en France » en collaboration avec une équipe russe coordonnée par Jeanna Kormina, professeure au Haut Collège d’Economie, Université d’Etat de St Pétersbourg. Le projet vise à analyser différentes dimensions du marquage religieux (églises, chapelles, autres édifices, croix monumentales, statues, pèlerinages…), impulsé par une politique délibérée du Patriarcat de Moscou, mais ayant des implications complexes sur des espaces urbains en Russie et en France (par ex. Paris, Nice), tout comme dans des lieux quasi-désertiques, comme la région arctique en Russie (http://www.sciencespo.fr/ceri/fr/oir/l-orthodoxie-aux-confins-de-la-russie-arctique-le-marquage-religieux-d-un-territoire-strategique). Le projet se déroule sur trois ans (2019-2021), avec des missions de terrain en France et en Russie. Il est financé par la Fondation Maison des Sciences de l’Homme et la Fondation Russe pour la Recherche Fondamentale (RFBR). L’équipe française est dirigée par Detelina Tocheva et se compose de Yann Borjon-Privé, Kristina Kovalskaya, Kathy Rousselet, et Virginie Vaté.
Mode de fonctionnement
Nous organisons des séminaires et des journées d’études devant déboucher sur des publications.