Fondé en septembre 2022 à l’initiative de doctorants, postdoctorants et docteurs associés du GSRL, l’axe transversal « Religion et numérique » part d’un même constat : les études des faits religieux sur Internet et via le numérique ne cessent de se développer. De nombreux jeunes chercheuses et chercheurs utilisent désormais, non seulement les productions sitographiques, mais également les réseaux sociaux pour mener à bien leurs recherches. Les échanges au sein de cet axe portent sur des recherches relatives à des pratiques religieuses dans des aires géographiques extrêmement diverses qui s’intéressent conjointement à l'utilisation des outils numériques (1./ « humanités numériques ») et à la collecte des données (2./ « ethnographie digitale ») issues des technologies de l'information et de la communication (TIC). Parmi ces nouvelles technologies, on peut définir Internet comme un espace de pratiques discursives et visuelles.
Le numérique est également un outil de production qui modifie les expressions susmentionnées, voire transforment la perception individuelle et la manière dont celle-ci prend corps dans le monde physique. Si les études sur le religieux à travers l’analyse de données issues d’Internet se développent à partir des années 1990 dans le monde anglo-saxon, les questionnements qui lui sont associés regroupent aujourd’hui autant des enjeux méthodologiques de collecte et d’analyse proches des réflexions de l’anthropologie digitale et des humanités numériques, que des problématiques épistémologiques sur la transformation des croyances et des pratiques sur Internet et leurs transformations de ce même espace.
1./ Humanités numériques
Nouveaux outils dans l’histoire des technologies de l'information et de la communication depuis l’invention de l’écriture, les humanités numériques permettent un renouvellement des modes de collectes, de traitements, d’analyses, et de circulations des savoirs et des données en lien avec les sciences humaines et sociales. Cet axe transversal aborde de manière transaréale et transdisciplinaire les questions liées à la méthodologie, à l’utilisation et aux limites ou dérives possibles des humanités numériques à des fins d’analyse du fait religieux.
2./ Ethnographie digitale
Au-delà des seuls outils scientifiques, l’abondance des données produites par le numérique est sujet à une réflexion commune quant aux usages des TIC, non seulement de façon épistémologique, mais aussi en termes de méthode et d’éthique. En effet, l'omniprésence des TIC dans la vie quotidienne des enquêtés, en particulier les réseaux sociaux, offre de nouveaux espaces pour l’analyse des contenus, des pratiques en ligne et de nouvelles manières de penser le soi. La collecte de données ethnographiques fait l’objet d’une réflexivité spécifique, car l’importance du positionnement du chercheur ou de la chercheuse est exacerbée par l’aspect performatif des réseaux sociaux. La nature même du réseau qui fonctionne par effet de recommandation des algorithmes, influence grandement la collecte et pousse encore davantage les chercheur.ses à réfléchir à l’impact de leurs productions académiques, tout autant que leur positionnalité sur le terrain numérique.