Genre et conflictualité religieuse : la séparation des sexes dans les synagogues françaises en contexte de pluralisation religieuse
14 janvier 2016
Béatrice de Gasquet (Université Paris Diderot) au séminaire interne du GSRL
Résumé par Béatrice de Gasquet
Tribunes réservées aux femmes, "mehitsa" ou partition visuelle entre les sexes, sexes de part et d’autre d’une allée centrale, ou encore mixité avec ou sans participation des femmes à la conduite du rituel : "l’arrangement des sexes" (Goffman) dans les synagogues françaises contemporaines est extrêmement variable. Il fait également l’objet, depuis les années 1970, de nombreux conflits religieux, souvent locaux et peu commentés publiquement. Progressivement, l’arrangement des sexes à la synagogue, est en effet redevenu (après les débats liés à la réforme du judaïsme au 19e siècle) un marqueur symbolique des frontières internes au judaïsme français dans le contexte d’une pluralisation interne du judaïsme jusque là dominé par un acteur central, le Consistoire. La solidification de l’association entre mehitsa et orthodoxie d’un côté, entre participation mixte au rituel et judaïsme libéral de l’autre, est aussi l’effet d’une transnationalisation du judaïsme français, et de la réception en France d’argumentaires religieux forgés notamment aux Etats-Unis dans la différenciation des différents courants du judaïsme. Ce cas de figure sera replacé plus largement dans une réflexion, croisant genre, religion et ethnicitéNOTE : La participation au séminaire est réservée aux membres du GSRL. Les membres extérieurs au laboratoire peuvent faire une demande auprès du GSRL. Le séminaire a lieu au GSRL, salle des conférences, site Pouchet, 14h00-16h30.