L’Atelier Eurasie centrale du GSRL fait sa rentrée.
L’Atelier Eurasie centrale du GSRL propose une initiation à la recherche sur les sociétés modernes et contemporaines d’une région correspondant aux anciens suds de l’URSS et à l’ouest de la République populaire de Chine. En 2024 comme l’année précédente, trois axes mutuellement reliés seront traités : 1) les expériences mémorielles du demi-siècle écoulé, en relation avec la sacralisation de groupes et de territoires liés à l’histoire du XXe siècle ; 2) en particulier, les processus hagiographiques musulmans, dans une perspective comparative interrégionale — en lien avec le programme
ANR RedGold ; 3) les spiritualités et littératures musulmane mais aussi bouddhique, chrétienne et judaïque du siècle dernier, et les questions que soulèvent leurs relectures actuelles.
Les séances sont accessibles en ligne sur inscription préalable, via le lien https://unige.zoom.us/j/67123818579.
La première séance de l’année 2024 aura lieu le mardi 9 janvier, de 11h00 à 13h00 en salle 5.067, Bâtiment Nord du Campus Condorcet. Outre la présentation de son programme et, notamment, de ses IIes journées d’étude sur le thème « Un progressisme de l’âme ? Littérature et spiritualité dans les mondes (ex-)communistes », les 23 et 24 avril prochains, elle accueillera une communication de :
Stéphane Dudoignon : Littérature, recherche, religion et politique en Asie centrale soviétique : 1) « Les canailles avec les canailles »
Après plusieurs années consacrées de manière prédominante aux expériences hagiographiques musulmanes contemporaines dans le Caucase et l’Asie centrale anciennement soviétiques, en lien avec le programme ANR Red-Gold (2021–24), l’Atelier Eurasie centrale amorce graduellement un tournant thématique, sinon disciplinaire, vers l’identification, l’exploitation et la valorisation d’un éventail de sources textuelles “informelles”, parfois inédites, du court XXe siècle dans ces régions. Relevant parfois du “souterrain” politique caucasien et centrasiatique des années 1920 à 1980, celles-ci seront envisagées du point de vue des relations qu’elles contribuent à éclairer entre création littéraire, monde académique, pensée religieuse et action politique pendant cette période. La première séance sera consacrée aux mémoires du religieux, négociant, polygraphe et homme d’État turkestanais ‘Alikhan Tura Shakirkhan Tura Ughli, alias “Saghuni” (1885–1976), en cours de traduction en français. À partir d’un commentaire coranique de Saghuni, on abordera plusieurs enjeux historiques du texte, en particulier sa transmission particulière d’une mémoire des dominations russe et soviétique de l’Asie centrale et des effets que celles-ci ont exercés sur les segmentations internes des sociétés locales (d’où le sous-titre).
Dans l’attente de vous y retrouver, avec nos souhaits d’une excellente année nouvelle,
Stéphane Dudoignon, Léo Maillet, Lina Tsrimova