11 septembre 2018 – Séminaire de l’axe « Interactions et créativités religieuses : perspectives anthropologiques »
La prochaine réunion de l’axe « Interactions et créativités religieuses : perspectives anthropologiques » au GSRL se tiendra
le 11 septembre 2018 de 14h à 17h en Salle de Conférence
Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL UMR 8582 EPHE–CNRS)
CNRS Site d’Ivry-sur-Seine 27, rue Paul Bert 94 204 Ivry-sur-Seine Cedex (M° Pierre et Marie Curie)
Nous aurons le plaisir d’accueillir deux interventions autour du thème des nouvelles spiritualités :
Marie-Véronique Amella, doctorante à l’EPHE, GSRL
« Comment une ritualité contemporaine produit de la créativité coercitive et s’auto-génère. L’exemple sarde de la Nuraxìa »
Résumé
Des pratiques rituelles contemporaines dites « New Age » ont émergé en Sardaigne, rassemblées sous le terme générique de Nuraxìa (ou « Science des Nuraghes », en Sarde). Deux associations insulaires organisent régulièrement des rituels collectifs à buts thérapeutiques et « énergétiques » sur de nombreux sites archéologiques de l’île. Si le but avéré de ces rituels est un empowerment de l’individu, chaque témoignage personnel obligatoire apporté par les participants après chaque rituel alimente en retour un mécanisme idéologique plus profond par lequel le phénomène Nuraxìa s’auto-génère d’année en année.
et
Denise Lombardi, postdoctorante au GSRL
« Le néo-chamanisme en France : la fragmentation temporelle des pratiques non conventionnelles comme alternative à la longitudinalité des psychothérapies traditionnelles »
Résumé
Désormais, la médecine conventionnelle n’a plus le monopole sur le domaine du soin. Nous observons pour les maladies somatiques et non-somatiques une concurrence de plus en plus accrue entre les médecins conventionnels et les thérapeutes alternatifs. Ces derniers s’inscrivent à la fois dans des traditions dites populaires et dans des courants relevant des spiritualités contemporaines qui prennent toujours plus d’ampleur dans les sociétés occidentales. L’un des éléments majeurs qui caractérisent les pratiques alternatives est la possibilité d’apprendre des techniques de soins pour soi-même ou pour des autres, comme dans le cas du néo-chamanisme. Ce séminaire sera l’occasion de livrer une première analyse des données issues de mes recherches en Lorraine dans le cadre du projet Altermental. Ce projet vise à comprendre les parcours de soins des patients-usagers dans le domaine de la santé mentale entre dispositifs conventionnels et alternatifs dans la région. En même temps, j’analyserai plus précisément les dispositifs des pratiques néo-chamaniques comme forme de soins non-somatiques qui se développent dans une temporalité restreinte, à la différence des psychothérapies conventionnelles qui se déploient sur une durée plus importante. Nous ne sommes pas face à une coupure nette entre conventionnels et alternatifs, vu que de plus en plus de thérapeutes conventionnels se tournent vers des psychothérapies brèves et que, de l’autre côté, les alternatifs proposent des parcours étalés sur la longue durée.